En 1970, Jacques Glénat publiait la revue Les Cahiers de la BD, offrant à l'amateur éclairé comme aux néophytes, dossiers, critiques et interviews. Devenant peu à peu une référence dans le microcosme bédéphilique par sa rigueur, sa diversité et sa source inépuisable d'informations, ce magazine a permis de déceler des auteurs en devenir ou de rappeler le talent de certains auteurs majeurs. Disparu en 1992, ces Cahiers laissaient un vide dans le champ de l'exégèse. Heureusement, Les Cahiers de la bande dessinée renaissent de leurs cendres dans une version réactualisée, plus proche des lecteurs de ce XXIe siècle. En définitive, elle fait peau neuve pour notre plus grand bonheur ! Après Régis Loisel, Les Chemins de Malefosse, le cycle des Sept Vies de l'Épervier et Ombres, c'est au tour des Aigles décapitées de s'inscrire dans ce superbe écrin. Brieg Haslé, journaliste spécialisé et reconnu du monde de la BD, nous plonge dans cet univers médiéval où l'aventure tient une place prépondérante. Dossier complet, longues interviews des différents auteurs qui se sont succédé à la plume de cette série, bibliographies exhaustives, articles de fond, tout un chacun pourra puiser l'information qu'il souhaite ou l'anecdote qui lui permettra de regarder la saga des Crozenc d'un oeil neuf. Abondamment illustrée, la nouvelle formule des Cahiers de la bande dessinée va à la fois satisfaire les amateurs de patrimoine et ceux qui ont soif de nouveautés, ceux qui sont friands de brèves et d'infos comme ceux qui souhaitent lire de longs dossiers afin de maîtriser parfaitement la carrière d'un grand auteur qui leur est cher.

Proposant un texte signé Brieg Haslé-Le Gall, l’ouvrage présente des dessins rares de Bruno Le Floc’h dont les albums et romans graphiques ont marqué la critique et le public. Le Pays bigouden, mi-rural mi-côtier, a été une source d’inspiration intarissable pour l'auteur. Depuis son premier album Au bord du monde, ses paysages et ses personnages habitent nombre des histoires qu’il a créées. Ce livre propose un double contenu : 64 pages grand format reproduisant 100 illustrations dont des travaux d’atelier, des esquisses, des recherches graphiques autour des Bigoudens dans leurs costumes et environnement, et 7 planches sur papier épais avec 7 personnages en pied à découper (les têtes, le corps, les jambes sont interchangeables pour jouer avec les coiffes et les éléments de costume). Un livre pour les amateurs de BD et pour les amoureux du costume. Une vision neuve et graphique de la Bretagne.

Ce projet part des correspondances évidentes qu'on peut voir entre les magnifiques photographies noir et blanc de Michel Thersiquel (portraits, paysages, scènes rurales, coiffes et costumes, pêcheurs…) et les dessins fluides et documentés de Bruno Le Floc'h : cases extraites d'albums comme Trois éclats blancs (Delcourt) ou autres travaux graphiques. Présentées en regard, page de gauche photographie et page de droite dessin couleur, une vingtaine d'images se répondent dans l'attitude, le cadrage, le mouvement, le sujet. Une Bigoudène à vélo de Thersi fait face à une Bigoudène dansant de Le Floc'h… Un coin de port breton en cliché fait écho à ces jetées dessinées de Loctudy ou de Penmarc'h. Les légendes apportent un clair commentaire. L'initiative, originale, comblera les amoureux de ces deux grandes voix de la Bretagne artistique contemporaine. Et séduira les autres par le sujet et la qualité des œuvres reproduites.

Miles Hyman dévoile dans ce livre la richesse de son univers, influencé par le cinéma et le polar des années 1940-1950, guidant son trait vers des cadrages très cinématographiques en nous rappelant celui d’Edward Hopper. Dessinateur dans la presse (The New Yorker, Télérama, Le Monde...), dans l’édition (chez Futuropolis, Glénat, Gallimard…), ses couvertures du Poulpe ou ses adaptations BD de polar chez Rivages-Casterman Noir, comme celle du Dahlia Noir de James Ellroy sont devenues cultes. Les couleurs chaudes qu’il utilise quand il colorise ses dessins noir et blanc sont sa marque de fabrique, que ce soit dans l’édition adulte ou jeunesse, la presse, la publicité. Un univers étrange et envoûtant, sensuel et urbain, où le temps semble comme suspendu… entre-deux mondes.

Aquarelliste et calligraphe, Jean-Pierre Guilleron entretient une durable fascination pour l'Extrême-Orient. Lorsqu'il découvre les gyotakus japonais, c'est une révélation. Il fait sienne cette technique si particulière d'empreinte sur papier de poissons, mais aussi de coquillages ou de crustacés, souvent rehaussée de couleurs, et il l'enrichit de ses expériences et de sa sensibilité. Il en est devenu un spécialiste reconnu, exposant dans de grandes galeries ou décorant des établissements de prestige. Cette première monographie à lui être consacrée évoque son parcours et reproduit une cinquantaine de ses tableaux animaliers - poissons, crustacés, oiseaux - suivant une thématique maritime.